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                                    1029C%u2019est un %u00e9t%u00e9 br%u00fblant %u00e0 tous les sens du terme.Avec trois de mes amis, nous nous relayons depuis quelques jours au volant de ma petite Renault 5, avec quelques bagages sommaires et une tente militaire rustique dans le coffre. Nous fon%u00e7ons vers Naples%u2026 que nous n%u2019atteindrons jamais. Apr%u00e8s une premi%u00e8re s%u00e9rie de p%u00e9rip%u00e9ties en France (rendezvous manqu%u00e9s, pannes diverses, al%u00e9as climatiques%u2026), nous voici finalement en Italie, %u00e9puis%u00e9s, %u00e9chou%u00e9s m%u00eame au camping municipal de Rapallo, petite ville de la Riviera que nous n%u2019avons m%u00eame pas le temps de visiter.Nous sommes tr%u00e8s en retard sur nos pr%u00e9visions et le soir commence %u00e0 tomber dans une chaleur lourde. L%u2019orage menace. %u00c0 peine le temps de planter notre tente au pied d%u2019un petit monticule, %u00e0 l%u2019abri des arbres, et nous lions quand m%u00eame connaissance avec quelques voisins, et surtout quelques voisines dont nous remarquons tout de suite qu%u2019elles sont%u2026 tr%u00e8s peu farouches. L%u2019ain%u00e9e, une Italienne un peu plus %u00e2g%u00e9e que nous, se lance m%u00eame dans une v%u00e9ritable campagne de s%u00e9duction. Mais sa beaut%u00e9 agressive, un peu vulgaire (qui semble avoir compl%u00e8tement envo%u00fbt%u00e9 mes trois amis%u2026) ne m%u2019int%u00e9resse gu%u00e8re. Je suis plus sensible au charme un peu effarouch%u00e9 de ses deux petites s%u0153urs, bien trop jeunes pour nous, mais ravissantes. L%u2019une d%u2019entre-elles a fix%u00e9 un minuscule diamant sur son nez. C%u2019est la premi%u00e8re fois que j%u2019en vois un%u2026La lumi%u00e8re est d%u00e9j%u00e0 tomb%u00e9e et je propose aux deux s%u0153urs de les prendre en photo d%u00e8s le lendemain, avant de repartir. Elles sont non seulement d%u2019accord mais ravies.Pour l%u2019instant, %u00e9puis%u00e9 par la route, je m%u2019engouffre dans la tente et m%u2019endors tr%u00e8s vite, bient%u00f4t rejoint par mes camarades eux aussi vaincus par la fatigue. Nous ne dormirons que quelques heures. En pleine nuit, un orage terrible %u00e9clate. Au bout de quelques minutes, l%u2019eau commence m%u00eame %u00e0 monter dangereusement. Partout dans le camping, nous sentons une agitation inhabituelle. Les premiers camions de pompiers sont d%u00e9j%u00e0 l%u00e0. %u00c0 peine le temps pour nous de nous rhabiller %u00e0 toute allure, de jeter notre tente mal repli%u00e9e et nos affaires dans le coffre et nous d%u00e9guerpissons en catastrophe, comme tous les occupants du camping.Nous conduirons sans arr%u00eat, en nous relayant jusqu%u2019%u00e0 Rome. O%u00f9 nous serons alors oblig%u00e9s de faire demi-tour vers la France (toujours non-stop), l%u2019un de mes amis s%u2019%u00e9tant bless%u00e9 au doigt et refusant de se faire op%u00e9rer en Italie.Tout le long du chemin, pour nous changer les id%u00e9es, nous reparlerons de ces %u00e9tranges rencontres qui auront %u00e9maill%u00e9 ou enchant%u00e9 notre %u00ab voyage en Italie %u00bb. Aujourd%u2019hui encore, %u00e0 chaque fois que nous nous retrouvons, nous en reparlons encore. Si nous avons bien abandonn%u00e9 Rapallo, Rapallo ne nous a jamais abandonn%u00e9s.Ma petite Renault 5 et notre petite tente dans le camping municipal de Rapallo %u00a9 Christophe Labarde
                                
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