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                                    [La compagnie de Lazare - 63 Automne - %u00ae 2024]Beaut%u00e9 de glaceC%u2019est une chance formidable : pour mon premier s%u00e9jour %u00e0 Montr%u00e9al, il ne cesse de neiger.Le matin de No%u00ebl, encore en d%u00e9calage horaire, j%u2019en profite pour me lever aux aurores, bien d%u00e9cid%u00e9 %u00e0 profiter %u00e0 ma mani%u00e8re du manteau de neige et de silence qui recouvre la ville.Le thermom%u00e8tre affiche une temp%u00e9rature polaire mais je prends un plaisir %u00e9trange, enfantin presque, %u00e0 marcher seul.Neige, neige, neige%u2026Au bout d%u2019un moment, alors que je me demande comment immortaliser ce moment un peu hors du temps, j%u2019aper%u00e7ois une silhouette qui se dirige lentement vers moi. Lorsque je distingue enfin son visage, je suis tout de suite frapp%u00e9 par son type %u00ab esquimau %u00bb tr%u00e8s prononc%u00e9. En y regardant de plus pr%u00e8s, son visage est magnifique mais%u2026 compl%u00e8tement inexpressif.La jeune fille (ou la jeune femme ? Impossible de lui donner un %u00e2ge%u2026) ne parle pas fran%u00e7ais, %u00e0 peine anglais, mais s%u2019ex%u00e9cute sans aucun probl%u00e8me lorsque je lui demande de me prendre une ou deux photos dans la neige.Pas question pour elle, en revanche, de se laisser prendre en photo. %u00c0 peine m%u2019a t%u2019elle rendu mon bo%u00eetier qu%u2019elle poursuit son chemin sans se retourner, me laissant %u00e0 nouveau seul au c%u0153ur de la neige et du froid.Des ann%u00e9es plus tard, je me souviens comme si c%u2019%u00e9tait hier de cette rencontre %u00ab de carte postale %u00bb que l%u2019on s%u2019attendrait plut%u00f4t %u00e0 faire sur une banquise et non pas au c%u0153ur de l%u2019une des grandes m%u00e9tropoles occidentales.En reprenant mes notes de l%u2019%u00e9poque, je m%u2019aper%u00e7ois que le lendemain de No%u00ebl, probablement encore sous le charme, j%u2019avais not%u00e9 que dans mon journal de bord que si certaines femmes %u00e9taient belles par leur sourire, d%u2019autres l%u2019%u00e9taient au contraire parce qu%u2019elles ne souriaient pas.Aujourd%u2019hui encore, je n%u2019ai toujours pas tranch%u00e9 entre les beaut%u00e9s de feu et les beaut%u00e9s de glace.03- CanadaNeige, neige, neige... %u00a9 Christophe Labarde 
                                
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